Sophrologie et Gestion de la Douleur :
La douleur est un phénomène complexe, à la fois physiologique et psychologique.
Au-delà des symptômes liés à la maladie existent des problèmes de vie non résolus. Le corps dit tout haut ce que l’être vit tout bas. La sophrologie, en complément de la médecine, laisse envisager que le malade va pouvoir participer à son mieux être. Un homme qui ne choisit pas les valeurs de santé subit, cesse d’exister.
La souffrance est-elle synonyme d’une mauvaise santé ? La douleur est peut être le signe d’une bonne santé, réaction saine de l’organisme même si cela prend la forme d’une pathologie. La douleur est à la fois un but et un moyen de défense. Elle renseigne sur un danger. Elle est individuelle, c’est une expérience sensorielle, affective et cognitive.
La douleur est un phénomène personnel , il n’y a que la personne qui souffre, qui la vit de l’intérieur qui peut l’exprimer. Un aspect important de la douleur est l’effet de mémorisation. Toute douleur mémorisée a tendance à amplifier toutes douleurs suivantes. Plus on a de douleurs et plus on devient sensible à la douleur.
Partant du principe qu’un diagnostic précis a été clairement établi, qu’un traitement étiologique a été entrepris, c’est-à-dire que la cause a été traitée, la sophrologie peut prendre en charge les fibromyalgies, les spondylarthrites ankylosantes, les polyarthrites rhumatoïdes, les céphalées qui sont douloureuses. La sophrologie n’élimine pas la douleur mais permet de travailler sur sa perception. Il s’agit avant tout d’une gestion de la douleur par des techniques appropriées. L’objectif est de la rendre supportable, d’y substituer des sensations de fraîcheur ou de chaleur, de s’appuyer sur l’historicité de la personne, son passé positif quand tout allait bien et d’envisager une projection dans l’avenir pour vivre l’amélioration.
En cancérologie, le sophrologue ne guérit pas le cancer. Le rôle des techniques de sophrologie sera de faire accepter et de renforcer les traitements médicaux.
Aider les personnes à vivre et à supporter les chimiothérapies et radiothérapies avec le vécu des conséquences.
Vivre avec un cancer, c’est vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, il convient de diminuer cette épée et de renforcer la confiance, l’énergie, travailler sur l’avenir dans un redéploiement existentiel.
Pour ce qui concerne les actes chirurgicaux, le geste qui va guérir est ici extérieur au malade, il est réalisé par quelqu’un d’autre. La préparation par la sophrologie aux opérations chirurgicales, aux interventions permet au malade d’établir la propre vivance de ce qu’il va vivre et de préparer ses tissus organiques à recevoir cette incursion en leur sein.
Au niveau pré-opératoire, en gérant l’angoisse qui s’installe insidieusement et peut gêner les soins infirmiers ou l’intervention elle-même par l’appréhension de l’acte chirurgical ou la peur de l’anesthésie. La préparation du patient permet de diminuer les doses d’anesthésies employées.
Au niveau post-opératoire, en évitant la morbidité, c’est-à-dire toutes les difficultés qui surviennent, on améliore la qualité de récupération. La morbidité n’est pas la mortalité, ce sont toutes les petites complications qui peuvent survenir après l’opération.
Le sophrologue va offrir, en plus à son patient, des choses différentes du savoir médical : sa réalité objective, ce qu’il est humainement. Il offre sa manière d’être, son ressenti corporel, son humanité, son attention à l’autre, ses capacités positives.
Le symptôme est l’occasion d’un intérêt pour soi. Le patient va avoir lui-même à se considérer en tant que personne malade, sans se séparer de sa maladie pour la voir à distance comme ne faisant pas partie de lui. “Votre symptôme disparaîtra lorsque votre corps sera prêt à l’abandonner”, disait Milton Erickson.
L’homme est à la recherche de sa réalité profonde, à la recherche de son unité et de son intégrité, à la recherche de son chemin de vie. Le malade, lui, sait confusément, dans son for intérieur, en venant consulter qu’il n’a d’intérêt, pour le moment, que pour le mal dont il souffre, il y a un sens caché à sa maladie : les médicament ne sont pas tout. Il a des problèmes de vie a résoudre en relation plus ou moins directe avec ce qui lui arrive et il devra trouver des solutions de vie, il vient chercher une aide temporaire, mais il veut trouver des solutions lui-même et en lui-même, il cherche une méthode ou un moyen pour aller mieux.
La sophrologie apprend au malade à gérer ses émotions, son stress, évacuer ses tensions, exprimer ses angoisses, ses capacités de guérison, préserver son capital santé, développer ses propres valeurs de l’existence.
Sophrologie et maladie à douleur chronique :
La douleur crée des spasmes musculaires dans l'endroit concerné, spasmes qui renforcent la perception douloureuse.
La pratique de certains exercices de sophrologie permet de diminuer ces phénomènes grâce à plusieurs effets :
-Détente musculaire : diminution des spasmes et des tensions
-Respiration : meilleure oxygénation des cellules qui permet le passage en mode récupération
-Travail sur le schéma corporel qui aide à prendre conscience du fonctionnement hors zone malade permettant ainsi à la personne de ne plus se focaliser sur le symptôme donc de lui donner moins d'importance et en conséquence, de diminuer la douleur ; voire de transformer les sensations de douleur en modifiant les perceptions corporelles.
La pratique de la sophrologie quotidiennement permet également :
-De lutter contre le découragement en invitant la personne à être actrice de sa prise en charge, ce qui lui permet de ne plus subir les soins mais de les accompagner
-D'aider mentalement à augmenter l'efficacité d'un traitement
-De diminuer le stress donc les phénomènes associés tels la tension, les pulsations cardiaques, le taux d'adrénaline, le mauvais sommeil, l'anxiété et l'angoisse
-D'augmenter la confiance en soi et le sentiment de sécurité.
La sophrologie aide ainsi à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de douleur chronique.
Dans tous les cas, la sophrologie permet aux malades de sortir de l'isolement créé par la douleur et la maladie.
Les bienfaits de la sophrologie sont d'autant accentués que les pratiquants s'entraînent quotidiennement seuls. C'est une pratique brève visant à l'autonomie des participants.